Changement de monde

Au revoir Singapour. Au revoir ta droiture, ta rigidité et ton sens de l’organisation. Après 2 courts vols – Thai Air: You surprised me. How generous you are, Air Canada, take notes -nous y voilà: La Thaïlande.

Là on change de monde. On le sent dès notre transfert à l’aéroport de Bangkok. Déjà la foule : autant elle est présente à Singapour, autant ici c’est une toute autre histoire, on la ressent, on se sent entourés, envahis, et ça fait monter le stress d’un cran. Ce n’est plus un flot continu de personnes, ici il faut naviguer, se glisser, trouver son chemin dans ce dédale. Et puis les gens sont souriants - plusieurs ont même donnés des bonbons à Poupette alors qu’on passait aux douanes – on ressent l’humanité, et ça part contre ça rassure. Et les touristes - BEAUCOUP de touristes – la plupart en pantalons avec des éléphants dessus... Mais bon, on en fait partie aussi, non?

Notre destination finale : Chiang Mai, capitale du nord de la Thaïlande. Alors pourquoi Chiang Mai? Pour son histoire d’abord, puisque la ville, fondée en 1296, fût la capitale du royaume indépendant de Lanna jusqu'en 1558 et possède de nombreux vestiges de son glorieux passé. Ensuite pour son côté central, ce qui en fait un bon point de départ pour explorer la région. Enfin, et surtout, parce que la ville sera en fête tout le weekend (15 et 16 novembre) à l’occasion des célébrations de Loy Krathong et de son gigantesque lâché de lanternes. Voilà pour la carte postale.

Pour profiter de tout ça, on a réservé un hôtel dans la vielle ville. Ça c’est facile. Mais pour s’y rendre… 2 choix. Soit, tu paies le taxi hors de prix, taxe promise au touriste blanc en pays étranger. Soit, tu prends les moyens plus « locaux », les transports en commun. Tu nous connais un peu, tu sais qu’on a assez voyagé pour y aller avec la 2eme option. Ici, évidemment, pas de métro, la solution, c’est le bus.

On regarde toutes les lignes sur le plan de l’arrêt de bus, on consulte google Maps, on essaie de trouver des liens avec les couleurs des bus qui passent, mais rien à faire : c’est le bordel. Au final, un bus s’arrête et on comprend vite que le chauffeur est habitué avec les touristes qui n’y comprennent rien sur le fonctionnement d’ici. Chaque blanc lui donne sa destination, il répond avec le sourire : toi tu montes, toi tu attends le prochain bus, toi tu montes etc. Par chance nous on monte. Ici c’est comme ça que ça marche : pour trouver ton chemin, t’es mieux de parler à un humain.

À peine arrivés, après avoir marché, complètement loadés avec nos affaires (le bus n’entrait pas dans la vielle ville, c’est là que tu te rends compte que t’as emmené beaucoup trop de stock), on lâche nos sacs et repartons boire un verre. Attablés dans un resto qui a l’air d’un shack : un toit en tôle, un décor éclectique, le plancher recouvert de gravier, on profite de l’ambiance relaxe en buvant une grosse Chang (bière) froide. Quant à Poupette, elle déguste un smoothie à la mangue, son verre recouvert d’une grande feuille de plante et une fleur, pour elle, c’est le début d’un rituel presque quotidien ces smoothies à la mangue.
Cheers Chiang Mai!
Les wats

Je ne sais pas ce qu’on peut trouver le plus dans la vielle ville : des 7-eleven, des restaurants, des tuk-tuks ou... des wats? Il y en a partout. C’est loadé de wats. Wat Pha khao, Wat Phan On, Wat Samphao, Wat Umong Mahathera Chan, Wat Phantao, Wat Chedi Luang, Wat Buppharam, Wat Saen Fang, Wat Phra Singh, Wat Chedi Luang… et ça c’est seulement ceux qu’on a visité. Il y’en a des dizaines d’autres! Ce ne sont pas juste des temples, ce sont des monastères, des lieux de vie. (Loved seeing the Monks just living their Monkly sacred lives. And also, seeing them take pictures on their Iphones. Guess they have to follow with the times). Ils s’organisent tous un peu de la même façon, mais chacun a sa « personnalité », son style. Ce qui les rend encore plus beaux (les Wats, pas les moines) c’est de voir la multitude de lanternes colorées illuminées devant chaque temple. Ces sources lumineuses aux couleurs de l’arc-en-ciel ajoutent une touche un peu plus ‘’sacrée’’ aux temples. En plus, Poupette adore les visiter. On ne sait pas si c’est parce qu’elle doit enlever ses souliers pour entrer et s’asseoir devant l’immense Buddha qui se trouve à l’autel ou si c’est à cause qu’elle aime porter un sarong mais, whatever the reason, this kid is always up to visit them.
Loy Krathong et les lanternes

Et tant qu’à parler des lanternes... Changement de plans gang! Y’en aura pas d’envolée de lanternes. Étant donné que la ville se trouve tout près de l’aéroport, ça a l’air que c’est un tantinet dangereux pour les avions de relâcher des lanternes dans le ciel par milliers. Donc, nous suivons l’autre tradition, celle de relâcher un Krathong sur la rivière. Un Krathong, en gros, c’est un petit radeau fait main (souvent à base de plantes) avec des fleurs. Les compositions sont de toutes sortes et toutes grandeurs et viennent avec des bâtons d’encens et une chandelle. Ça va de la petite composition fleurie au canard jaune loufoque qui plait aux enfants, il y en a pour tous les gouts. Dur à trouver? Pantoute! Ils en vendent tout plein jusqu’à la rivière. Une fois notre Krathong trouvé, on suit la foule jusqu’à la rivière. Et pour le relâcher? C’est simple : t’embarques sur le petit quai, sur lesquels s’entassent un paquet de monde – et t’espères ne pas tomber dans la rivière - t’allumes la chandelle et l’encens et tu le déposes dans l’eau en faisant un vœu. Le défi là-dedans, à part de te trouver un spot décent pour le mettre à l’eau, c’est de :
- T’assurer que le Krathong ait une bonne trajectoire et éviter qu’il ne reste coincé sous le quai (comme c’est arrivé au 2e que nous avons envoyés)
- D’éviter d’en faire une petite torche incendiaire, comme lors de notre premier essai

Au final, c’est super beau de voir notre petite torche (:D) fleurie rejoindre les autres au milieu de la rivière entourée de lumière.

Le street food

Mission Krathong remplie, il est temps de remplir nos estomacs. Et là aussi la fête bat son plein. Tout au long de la rue ET tout le long de la rivière, on peut trouver des stands de nourriture, comme un food court géant à ciel ouvert. Il y a de tout : des nouilles, des bâtonnets BBQ de saucisses de porc, de poulet, de bœuf, des brochettes de boulettes de viande mélangées à du riz (un pref de poupette comme elle le dit si bien), du poulet frit, des insectes, des salades de papaye, des rôtis (sorte de crêpe grasse frit dans du beurre) remplies de bananes et nutella, des étals de fruits, des comptoirs de smoothies, des bâtonnets de pain à l’ail grillés, des mini burgers (what a disappointment. They were cold!) et on en passe. Tout est bon, et tout est bon marché. Alors après un round d’observation, on s’en donne à cœur joie, à s’en faire péter le bedon tout les 3 pour 15$!
La parade
En parlant de tout ça, on en oublie presque le principal évènement de la fête de Loy Krathong : la parade. Pendant 3 heures (3 heures !!!), les orchestres, les chars et les figurants de tous âges en costumes traditionnels défilent, sur fond de musique ENVAHISSANTE et répétitive. Les gens s’entassent tout au long de la rue illuminée d’arches représentant les signes du zodiaque traditionnel et chinois pour observer le spectacle. Mais! Ça ne s’arrête pas là, de nombreux wouereux se joignent à la parade pour prendre des poses bizarres ou pour prendre des selfies avec les participants qui gardent tout de même le sourire, même si ça rallonge le défilé. Le bain de foule prend un tout autre sens ici.  En gros : c’est un ostifi de gros party, 2 soirs d’affilés! Parce que si t’en a pas eu assez avec le « petit » défilé le 1er soir et bien, prise 2 le lendemain avec la grosse parade.

Bref, un must à vivre.

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