Il est 8 heures le matin et on attend devant notre hôtel. La réservation était faite alors que nous étions au Québec – parce que les places se remplissent assez vite merci. Quand on a reçu la confirmation, c’était écrit qu’ils nous enverraient un email pour confirmer l’heure mais, clairement, on n’a rien reçu depuis. Donc, on attend patiemment notre lift devant l’hôtel, lorsqu’un gars random passe dans la rue et nous dit, tout sourire : Lots of traffic this morning, your ride is coming! Au bout de 45 mins, tel que prédit par l’inconnu souriant : on aperçoit la van de Kerchor Echo Park.
Le gars qui nous y emmène est peu jasant mais quand même sympathique. Il nous lance des commentaires sur les gens qui conduisent mal, alors qu’il fait littéralement un rallye à travers les rues de Chiang Mai pour aller chercher les autres touristes qui feront partie de notre groupe. Une heure plus tard, hanging on to my breakfast- Allô! Le mal des transports pour Ricki- nous y voilà, dans la jungle, au Echo Park.
Lors de nos recherches sur les différents endroits pour rencontrer ces bébêtes mythiques, on a vraiment pris le temps de choisir une place qui respecte le plus possible ces animaux et qui n’offre PAS de tours sur leur dos. Parce qu’on va se le dire là, en 2024, faire des rides d’éléphants, même si ça l’air que ça s’offre encore… C’est Non !!!! Bon. On peut également débattre la question du tourisme animal (Ma gang de woke, We’re looking right at you) mais, notre grand objectif derrière l’activité, était de permettre à Poupette de confronter sa peur - on pourrait même dire phobie - depuis qu’elle est toute petite : celle des éléphants.
Lors de notre arrivée… oufff… y’a du monde. Nous sommes dirigés dans des groupes, avec un guide et on nous demande de porter une espèce de tunique colorée. Ça l’air que ça l’envoi le message aux éléphants, que nous sommes des amis. Bref, ça nous identifie comme étant safe.
On embarque dans la boîte du pick-up avec notre groupe (nous sommes 7 au total) et notre guide nous conduit à travers la jungle à leur rencontre. La vue est magnifique à travers les montagnes. Depuis notre arrivée en Thaïlande, c’est la 1ere fois que nous sommes entourés d’autant de végétation. Ça fait du bien à l’âme. Au bout d’une dizaine de minutes à se faire remuer dans tous les sens, nous y sommes enfin… ou pas!
Car avant de les nourrir, notre guide nous donne une leçon 101 sur le vocabulaire des éléphants. Comme nous serons très upclose and personnal avec eux - sans clôture - ça l’air qu’il faut être capable de communiquer afin de leur donner quelques consignes claires.
Pour les curieux :
« Bon » – Open Mouth
« Dee Dee » – Good Good (dans le sens, bon chien chien)
« How » – Stop
« Lerlee » – Finish
« Tablu » – Thank you.
Le guide nous explique aussi qu’évidement, ce sont des animaux domestiqués. Depuis leur naissance, ils font partie de la tribu des Karen (et n’appartiennent aucunement à Kerchor), ce qui rend leur rencontre possible. Car dans la nature, ces animaux sont agressifs et très dangereux. Bon! Il est temps d’y aller! Notre guide nous donne des buckets remplis de cannes à sucre dont on nous dit qu’ils sont très friands. Ah! Et aussi, n’oubliez pas de garder le bucket dans votre dos, pour éviter que les éléphants se ruent sur vous.
Mais quand on aperçoit enfin les éléphants, la panique s’empare de Poupette! Nous la rassurons – bien évidemment – en lui disant qu’elle n’est pas obligée de les nourrir mais, que nous voulons qu’elle les voit et ce, même à distance. Pour bien l’accompagner là-dedans, Maman donne l’exemple (panicking a little inside. These guys are HUGE!) : Let’s go! la chaudière remplie à ras bord de morceaux de canne à sucre. Et effectivement c’est gourmand en simonaque ces mammifères-là. Chaudière dans le dos! Dans le dooos !!!
Au début Poupette reste en arrière, se cache, mais participe quand même. On cherche à aller voir le petit éléphanteau, en se disant que ce serait plus facile pour Addie, mais en fait il est naughty, n’écoute aucunement les consignes… bref, un vrai bambin! Après quelques essais pour la convaincre, Addie, encouragée par tout notre groupe, prend tout son courage et tend une canne aussi loin que son bras puisse la porter. Victoire, l’éléphant prend délicatement la canne et Adeline saute de joie !!! Et là, le blocage vient de céder! Mademoiselle veut son propre bucket, que notre guide lui tend en moins de 5 secondes.
Une fois les buckets vidés, on pourrait penser qu’une petite balade digestive s’impose…
Mais pas pour les éléphants! Quelques mètres plus loin, le long de la rivière, ils dévorent tout ce qui pouvaient se mettre sous la trompe! Au point de s’aventurer un peu loin au goût de leurs « maîtres » qui les appellent à se rapprocher.
On avait aussi des appréhensions envers ces « maitres » avant d’arriver. On se demandait s’ils allaient être raides avec les animaux mais, à force d’observer leurs interactions avec les éléphants, on se rend vite compte qu’ils en prennent vraiment bien soin. Il y en a même un qui se bataille (c’est un grand mot là, le gars a pris comme cible un éléphant) avec comme si c’était son petit frère de 4 mètres de haut! Notre guide nous explique que comme l’espérance de vie d’un éléphant d’Asie en captivité est à peu près 80 ans, plusieurs membres des Karen ont littéralement grandit avec ses animaux depuis leur naissance.
Après quelques photos, nous retournons à la base du camp pour dîner et nous changer. Car l’après-midi, c’est collation et l’heure du bain!
Et là, la magie s’installe. Le matin, nous étions à peu près une trentaine pour une dizaine d’éléphants donc, ça donnait un peu plus l’impression qu’on faisait partie d’un circuit. Mais de retour après le dîner, on se rend vite compte que l’endroit est exclusif à notre petit groupe!
1ere étape - Fabriquer des boules nutritives qui aident grandement à la digestion des éléphants. Notre guide nous explique que les éléphants mangent énormément de verdure. Pour aider à digérer correctement ces aliments, ils doivent manger ces boules en complément (fait de Bananes, Tamarind, riz entier et…. Schnoute! Un autre ingrédient qui m’échappe!) C’est très important car, s’ils n’évacuent pas au bout de 2-3 jours, ils peuvent mourir! Donc, allez hop! Tout le monde fait du pilon, question d’écraser les ingrédients bien comme il faut pour ensuite façonner les boules.
On retourne ensuite nourrir les éléphants armés de nos buckets remplis de cannes à sucre et de boules nutritives, Poupette n’hésite pas à prendre le sien. Mais là, nous ne sommes que 7 pour en nourrir une dizaine. Ils ont faim et n’hésitent aucunement à nous suivre pour en avoir plus. HOOOOW!!! (on se rappelle, ça veut dire Stop!) même cette consigne n’arrive pas à arrêter certains d’entre eux. Ils sont en plein trip de bouffe. Par chance, les maîtres sont là pour les gérer, parce que c’est VRAIMENT têtu comme bête.
Une fois la collation terminée, c’est l’heure du bain. Tout le monde dans la rivière! Pour faciliter l’activité pour Poupette, comme l’eau est assez haute, ils emmènent le petit éléphanteau de 4ans sur le bord, afin qu’Adeline puisse l’arroser avec de l’eau. Poupette, incertaine, l’arrose mais ne veut pas tant s’en approcher. Pour la taquiner, l’animal aspire l’eau par la trompe et l’arrose :D HA! On vous confirme que c’était finito dès ce moment-là! Elle n’a clairement pas trippé.
Après la baignade, le bain de boue! On nous explique que comme les éléphants ne produisent pas de sueur, la boue fait d’office de barrière contre le soleil et la chaleur. Par chance, Poupette elle, préfère allez jouer dans l’eau (Thank god! Playing in the mud was a hard pass for me!).
Et c’est ainsi que s’est terminée la visite. Juste avant de partir, notre guide nous montre un poil de la queue d’un éléphant qui est tombé par terre, après l’avoir tressé en bague, il la donne à Poupette et lui dit que c’est un cadeau très rare et qui porte chance à la personne qui la porte.
Lors de la ride de retour au camp de base, Poupette, sa bague au doigt, les larmes aux yeux de quitter ces bêtes magnifiques, faisait des bruits d’éléphants en bougeant son bras comme une trompe.
Mission Éléphant Accomplie! Merci pour cette belle expérience Kerchor Echo Park!
Quelques jours plus tard, on lui demande :
‘’Puce? Qu’est-ce que t’as aimé de l’activité avec les éléphants? ‘’
Adeline :
« J’ai aimé me baigner avec les éléphants. »
« J’ai aimé me faire une amie de voyage. » Bon. Elles se sont échangés 4 phrases mimés et la petite a pris une photo de Poupette avec sa montre – très hi-tech la petite Coréenne.
C’est là qu’on se rend compte que, même si les moments étaient minimes ou anodins à nos yeux, pour les enfants eux, ils s’en souviennent longtemps.