Phnom Pehn
Après un long périple partant de Phu Quoc (ce qui devait nous prendre 2 heures au total, nous en aura pris 9! Merci Air Cambodia pour ce vol en retard de 6 heures, dans un des pires aéroports du monde... sérieux, je pense que d’être stuck à La Grande est mieux), nous voilà au Cambodge!

C’est un 2eme séjour ici pour Ricki. La ville a vraiment beaucoup changé en 6 ans. Selon les ‘’internets’’, elle commence à rivaliser Singapour. Est-ce vrai? Aucune idée, mais la ville est vraiment sympa. Des employés travaillent sans relâche pour passer le balai et ramasser les ordures qui traînent. Il y a une majorité de voitures électriques (les Prius sont en nombre ici. HA! Elon : Tesla doesn’t seem to exist here). Les voitures et scooters, contrairement à Saïgon, respectent la signalisation (je crois vraiment qu’il y a un petit traumatisme ici).

Pendant la matinée, Clément visite Tuol Sleng. Comme j’ai déjà visité cette ancienne école qui a tristement été transformé en prison pendant le règne du Khmer Rouge, j’ai suggéré à Clément de visiter cet endroit afin d’en apprendre davantage sur cet horrible génocide.

Clement : Ce n’est pas facile d’expliquer Tuol Sleng... Je ne sais pas si vous connaissez, alors pour résumer les faits, autant y aller avec Wikipédia :

« Tuol Sleng est une école qui fut transformée par les forces de Pol Pot en prison et en centre de torture nommé « S-21 », la plus connue des quelques 196 prisons que la dictature des Khmers rouges avait disséminées à travers le Cambodge durant les années 1970. » « Environ 18 000 personnes y ont été détenues dans une « machine de mort », avec une « élimination systématique des prisonniers ».

Tout détenu envoyé à Tuol Sleng était un coupable obligé, dont il s'agissait d'obtenir la confession de crimes si besoins imaginaires, notamment au moyen de la torture, avant son exécution pratiquement inéluctable. »

Tuol Sleng, c’est un auchwitz cambodgien, tu ne passes pas un bon moment ici. Tu prends ton audioguide, et tu passes 2h à écouter les témoignages des horreurs commises dans le but de purger la population pour le nouveau régime. Tu vois les visages des victimes en noir et blanc, tu vois les cellules, les fers, les machines, les méthodes de tortures. L’atmosphère est lourde. Ce n’est pas un bon moment à passer, mais c’est un devoir de mémoire que chacun devrait vivre et qui rappelle une nouvelle fois le danger du culte de l’homme et des régimes totalitaires.

Après la visite, je pars retrouver mes poules pour un brunch, encore tout retourné. Adeline m’aperçoit devant le restaurant, s’écrit: « Papa! », me rejoint et me fait un gros câlin, toute sourire de me retrouver. Et plus que jamais, tu te rends compte de la chance que tu as, simplement libre avec les gens que tu aimes.
Discussions of Monk-like proportions
Alors en route pour rejoindre Clément pour un brunch avec Poupette, on marche devant le palais royal, sous un soleil de plomb. Pas d’autre moyen de le dire, Y. FA. CHAUD! Et, clairement, tout le monde se réfugie à l’intérieur, car nous sommes littéralement les seules à marcher dans la rue piétonne.

Pendant notre balade au gros soleil, la seule personne que l’on croise, est un moine, habillé avec sa toge orange. Adeline demande s’il est un moine danseur? Pourquoi, je lui demande, penses-tu ça? À cause de sa robe maman. Je lui réponds que je ne crois pas qu’il danse mais, qu’il y a certains moines qui font des chants.

Monsieur moine engage la conversation. Il pose des questions sur Poupette et je lui dis qu’elle pensait qu’il dansait. Léger sourire, il a les yeux qui questionnent pourquoi elle pense cela. Je lui réponds: I think it’s because of your robe. Il pose des questions sur notre périple au Cambodge et je lui réponds que nous sommes ici pour 3 semaines. Et, que je trouve que la ville a bien changé, développée depuis les années. Il me répond que Phnom Pehn s’est, effectivement, beaucoup développée, mais que en région, le changement est lent.

À mon tour de poser des questions. Il me dit qu’il est moine dans la ville mais, il a aussi aidé à ouvrir une école et qu’il travaille avec, entre autres, des enseignants Canadiens. Aider les enfants à améliorer leur situation, afin d’avoir un avenir meilleur. Je lui dis que c’est très noble de sa part. Mais, lui, en tant que vrai moine, me fait simplement un signe de tête en reconnaissance. Pas de remerciement explicite. L’humilité avant tout.

Je lui parle des années au Nord où j’ai travaillé avec des familles en difficulté. Des familles Inuit qui sont aux prises de la dépendance, de la violence, dû à des traumas intergénérationnels non-résolus. Afin de supporter les familles dans leurs épreuves, ça prend des adultes au grand cœur, tout comme lui et son équipe à l’école car, après tout, nos enfants sont l’avenir. Je le vois intégrer et analyser mes paroles à travers ses yeux. Nous arrivons, malheureusement à la croisée des chemins. Lui, il tourne à droite et nous, à gauche. Alors que je lui dis que nous tournons à gauche, mon annonce le prend de court, il a l’air surpris. Je le comprends. Cette fin abrupte de notre échange me laisse également sur ma faim. On se remercie mutuellement pour la discussion et nous partons, chacun de notre côté.

Un autre de ces moments signés : être au bon endroit, au bon moment. Merci Monsieur le moine.
Bagels et Québécois.
En entrant dans un café reconnu pour ses bagels, on croise un couple du Québec. De Terrebonne. Ils sont sympathiques. Ça fait du bien d’avoir ‘’de la maison dans les oreilles’’. On parle chacun de nos itinéraires passés, à venir. Eux, ils terminent leur périple dans quelques semaines car, avec le retour du beau temps au Québec, signe également leur retour au travail. Pour nous, il nous reste encore 5 mois à parcourir plusieurs pays. Ils nous regardent, ébahis. Pour nous, on n’en revient pas encore de tout ce que l’on a vécu et de tout ce qui nous reste à vivre. Sur leur départ, la femme nous regarde et nous dit : « Vous faites bien. Tellement en rêvent de ce que vous faites mais, peu osent. » Ses paroles sont restés longtemps avec moi.

Parce que, malgré le fait que l’on n’a pas l’impression que c’est exceptionnel d’avoir pris la décision de partir plusieurs mois en voyage, on reconnait par contre le privilège de pouvoir s’offrir ce périple en famille. Ce que l’on a osé, c’est de faire différent. On aurait pu prendre le budget pour acheter une voiture, rénover notre maison ou même acheter une plus grande maison. Mais au final, ce qui n’a pas de prix et ce qui ne reviendra jamais, c’est le timing parfait de pouvoir passer 8 mois ensemble, à vivre des moments qui, on l’espère, resterons à jamais gravés dans nos mémoires.
Balade royale
Phnom Penh est la capitale du Royaume du Cambodge. Et qui dit royaume, dit évidemment Palais Royal! On décide d’aller y faire un tour dans l’après-midi, toujours en prenant soin de maximiser les zones d’ombre (est-ce qu’on vous a dit qu’il faisait chaud ?!).

Alors qu’on avait trouvé que le palais royal de Bangkok était franchement un peu bordélique, ici on cherche moins le grandiose par la surcharge d’éléments et plutôt par la taille (les bâtiments, les statues, la taille du site, tout est gigantesque!) et l’harmonie entres les différentes pagodes, palais et stupas. C’est vraiment un modèle de l’architecture Khmer.

Mais ce qui vaut surtout le coup d’œil, je trouve, ce sont les fresques peintes sous les galeries. Elles sont constituées de 177 tableaux, sont hautes de 2,50 mètres et longues de 616 mètres! Ce sont les peintures murales les plus grandes de l’Asie du Sud-est! Elles racontent la légende hindouiste de Râmâyana, qui serait une bataille entre les singes et les démons, et qui aurait duré 14 ans. Une guerre que les singes ont gagnée. Les détails et les couleurs, magnifiques!

Lors de mon passage dans la capitale il y a quelques années, je me souviens d’avoir passé du temps sur les rives du Mékong, à regarder la vie défiler. En effet, Phnom Penh est sur l’embouchure entre le grand fleuve Mékong et la rivière Tonle Sap. Comment mieux en profiter? En faisant une croisière au coucher du soleil! À c’est bord d’un petit bateau de croisière que l’on observe plusieurs familles locales pêcher, alors que le ciel passe du rose à l’orange. Drinks à la main, sourires aux lèvres, c’est ici que l’on termine notre séjour dans la capitale Cambodgienne en beauté. Est-ce l’attrape touriste? Bien sûr. Est-ce un moment qui a valu le coup? Absolument!
Siem Reap
Après notre périple en autobus, nous voilà à notre 2eme destination : Siem Reap! Pas même sortis du bus, on voit un chauffeur de tuktuk, pancarte à la main écrit : Ricki Lynn. Poupette capote sa vie! On part en tuktuk? Oui! Poupette! Le court trajet nous emmène à notre AirBnB, notre base pour les 10 prochains jours. Dès notre arrivée notre hôte est vraiment accueillant et généreux. Et l’endroit? Sérieux !!!! On n’a pas envie de partir. Plancher de béton poli. Photos en noir et blanc de Cambodgiens sur les murs, c’est minimaliste, design et super chaleureux à la fois. Clément se sent tellement bien que ça lui prend à peine 10 minutes après notre arrivée pour défaire sa valise et placer toutes ses choses. Ce qui n’est pas dans ses habitudes. Il se sent bien. Non. On se sent tous bien dans ce bel endroit zen et accueillant.

Matinée de rêve
Notre 1ere matinée ici commence tôt. Poupette nous réveille à 7. Le soleil perce à peine. La vibe est tranquille ici. Nous avons dormi comme jamais. Café à la main, les fenêtres ouvertes, dans notre petit cocon entouré par un jardin, le soleil monte tranquillement dans le ciel. Le seul son qui provient de l’extérieur est celui des oiseaux et des chants des moines au loin. Si j’avais tenté de d’imaginer un meilleur réveil, je crois que je n’aurais pas été capable.

Cirque Phare
Notre première sortie est le Cirque Phare. Le cirque est en fait un organisme à but non lucratif qui enseignent à des jeunes adultes provenant de milieux socio-économiques difficiles, différentes formes d’arts (cirque, arts visuels, etc.) afin qu’ils puissent éventuellement en vivre. Pour ma (Ricki) part, c’est ma 2e visite à ce cirque et, même si tout ce qui entoure le spectacle (les restos, la boutique souvenirs) est un peu l’attrape, en termes de prix, la cause et les sous en valent la peine. On recommande fortement.
Angkor Wat – Majestueux
La visite commence au lever du soleil. Nous partons alors qu’il fait encore nuit. Heureusement, nous le faisons en TukTuk, ce qui donne le sourire à Poupette. Emmène-là où tu veux, en autant qu’elle soit en tuktuk et la vie est belle.   

On tente de trouver un spot afin de voir cette majestueuse cité de temples bâti au 9e siècle à la lueur des premiers rayons du soleil. Comme c’est ma 2e visite ici, je laisse Clément se frayer un chemin. Pour Poupette et moi : ouff! On tente de garder notre place à l’avant mais, les gens poussent, téléphone à la main, bref! Tout pour prendre LA photo. Je n’y vois à peine rien et Adeline encore moins car, les gens se glissent et s’amassent comme une gang de sauvages devant nous. Je regarde l’heure et je réalise qu’il nous reste encore 45 minutes avant le lever du soleil, à se faire pousser et à ne rien voir. Excuse my French: But, Fuck this! Avant de me pogner solide avec l’Espagnole à côté de moi, parce que le ton commence à monter quand je dis NO! Lorsqu’elle dit à son chum de 6 pieds de se mettre devant moi, je prends poupette par la main et nous allons sur le côté, un peu plus loin de la foule. Certes, c’est moins photogénique mais, on y trouve une place assise dans l’herbe, avec vue dégagée sans tatas qui nous pousse et sans l’escalade de violence verbale. Au contraire, nous sommes assises avec des jeunes backpackeuses qui décident elles aussi de le vivre, sans téléphone à la main. On prend le temps de discuter de voyage et d’endroits qu’elles ont visités (la Chine particulièrement). Pendant ce temps, Adeline mange un sandwich (picnic life is the way to go, selon la petite) au beurre de peanut et confiture, tout en tentant de se glisser dans la conversation. Elle y est chaudement accueillie. Good Job Poupette, tes interactions sociales en anglais sont rendues vraiment bonnes. Ce que j’en tire de cette expérience, c’est que parfois, il faut simplement le vivre et non le capter de façon numérique. Mais! Maudit que c’est facile d’être absorber dans le moment et sortir son téléphone.

Dès le soleil levé, Clément nous rejoint, le sourire aux lèvres, il a pu prendre quelques clichés du temple. Je suis vraiment heureuse pour lui. Nous partons à la découverte de cette cité qui a plus de 1000 ans! Ce qui est intéressant (selon moi) c’est le jeu d’ombres dans les détails sculptés et les arches des corridors. Je me surprends à prendre les mêmes genres de photos, dans les mêmes arches qu’il y a 6 ans (haha! Mon œil n’a pas tant changé).

Malheureusement, beaucoup de rénovations sont en cours, les travaux de restauration sont multiples et ce, dans tous les temples que nous visitons. Ce qui ne nous empêche pas de visiter pour autant mais, si je devais comparer à ma première visite, je dirais que plusieurs sites commencent à ressembler davantage à des ruines.

Un autre défi, celui de la chaleur. Ben oui! On se plaint de la chaleur alors qu’au Québec, famille et amis subissent (littéralement) le plus gros hiver depuis des années. Nous attaquons nos visites de temples tôt le matin en tuktuk, afin d’arriver avant la chaleur et on se réfugie dans notre Airbnb de midi à 15 heures, question de ne pas se taper des insolations. Ceci nous permet de se reposer un peu et de continuer de plus bel, jusqu’au coucher du soleil.

Dernier jour à visiter Angkor. Je veux en profiter une dernière fois, parce que je me dis que je n’y reviendrai probablement pas une 3e fois dans ma vie ??? Qui sait! Nous commençons la visite en longeant la route de côté qui mène au temple. Une fois à l’intérieur, on prend notre temps, je regarde tout ce que je peux, en tentant d’absorber le plus de détails possibles de cette ancienne œuvre architecturale, vieille de 900 ans. L’endroit est tellement rempli de petits détails, que j’ai l’impression de découvrir de nouvelles choses à chaque visite.
Réalité en Asie
Assise avec Poupette dans Angkor, une dame Asiatique demande à Adeline de se lever et de lui faire un sourire. Je lui demande pourquoi. Elle me répond je veux une photo d’elle pour envoyer à ma cousine. Je lui réponds : Sorry but no.
Elle: Why?
Moi: Because my child is not an attraction. Thank you. Have a good day.

Cet échange, peut sembler banal, voir bête pour certains mais, au fil des mois ici en Asie, ce genre de situation est récurrente avec Poupette.  Au début, on lui laissait le choix à Adeline de pouvoir dire oui ou non mais, avec le temps, elle a pu nous nommer qu’elle n’aimait pas ça et que ça la rend mal à l’aise. Depuis, on fait tout en notre pouvoir de la protéger de ce genre de situation. Malheureusement, il y a plusieurs moments où l’on aperçoit des gens prendre des photos d’elle ‘’subtilement’’.

(Note : depuis cette situation, nous avons croisé d’autres familles avec des enfants blonds qui nous ont également témoigné que leurs enfants ne voulaient plus parler aux étrangers, car ils en avaient assez de se faire toucher le visage, prendre en photo et même prendre dans les bras, et ce, sans demander. Mettons que pour la notion de consentement, on  repassera…)
Scooter = Liberté
Lors de nos 2 derniers jours à Siem Reap, on décide de louer un scooter à notre hôte de AirBnB. Clément part pour la matinée visiter une pagode, histoire de reprendre la main. Il revient, le sourire aux lèvres et nous dit : Allez les filles! On part visiter. On embarque à trois sur le scoot. Dès les premières minutes, on le sent : La liberté! Pas de contraintes, pas d’horaire, on peut aller où on l’on veut. On se balade dans la campagne autour : vastes champs ayant pour seule vie quelques vaches maigres (Seigneur! Donnez-leur quelque chose de plus dense à manger), villages typiques où la vie nous paraît douce et tranquille, enfants en vélo qui vont à l’école. Cette balade nous permet de voir un peu plus comment les gens vivent et, franchement, ça fait longtemps qu’on attend ce moment. Pourquoi avons-nous attendus si longtemps? Parce qu’au Vietnam, ce n’était tout simplement pas une option à cause du traffic. Par contre, ici au Cambodge, le routes sont plus praticables, donc on va en profiter jusqu’au bout! Comme on dit en bon Québécois : On en a brûlé du gaz!

Notre dernier soir, on finit par un dernier spot, sur le top d’une montagne, pour aller voir le coucher du soleil. La lumière qui baisse sur les rizières à perte de vue, le calme, c’est, une fois de plus, très apaisant.
Influence Chinoise
C’est déjà le temps de notre départ. Notre hôte, Chantrea, est encore une fois adorable et nous propose de nous emmener à notre station de bus. On a finalement un peu plus de temps pour discuter avec lui, lui qui part au travail très tôt. On apprend qu’il a été moine très jeune, comme beaucoup d’autres enfants portant la toge que l’on peut voir en chemin au petit matin. En le questionnant sur la quantité de bâtiments dont la construction a été abandonnée partout dans la ville, on avait l’idée que la covid était passée par là. Chantrea pointe plutôt vers la corruption qu’exerce la Chine au Cambodge, qui obtient de gros contrats en échange de ces constructions. Le tout nouvel aéroport de Siem Reap, bâtit par une société d’état chinoise en 2023, vient avec un contrat de transfert d'opération de 55 ans. En voilà un exemple marquant.
Battambang
À bord de notre bus qui a l’air tout droit sorti des années 70 (Helloooooo! Brown and Yellow!), on aperçoit des routes en terre battues et de la poussière, PARTOUT! Même les buildings sont couleur poussière. Holy shit! Nous y voilà dans le vrai Cambodge.
Le 1er soir on sort à pied manger une pizza car il n’y a plus de scooter à louer à notre hôtel. La bouffe au Cambodge? Non. Juste non. Désolée pour ceux qui disent le contraire. Le Cambodge est magnifique. Mais, est-ce une destination pour Foodie? Meh. Donc, on part à la conquête d’une bonne pizza. En passant par une ruelle, les gens relaxent dans leur… cour? Jardin? Bière à la main. Mais dès qu’ils aperçoivent Poupette ils la pointent du doigt et parlent fort. Ils sont étonnés de la voir (Seigneur! Impossible de passer incognito). On tente de presser le pas, mais impossible. Ricki se fait littéralement encercler par des enfants qui lui disent bonjour, lui donnent des high five et lui donnent des câlins. Et, pour une fraction de seconde, je me retrouve au Nunavik (when you know, you know). Toutefois, je tente de ne pas trop faire la blanche qui donne des câlins car les mamans, elles, n’ont pas autant le sourire que leurs enfants. Au bout d’une dizaine de minutes, on sort finalement de la ruelle et nous trouvons la rue principale qui débouche sur la rivière. Ici, c’est rempli d’arbres et de gens! Des vieux qui discutent sur des bancs, des familles qui mangent assis par terre et des petites madames qui font de la Zumba. Malgré la première impression de poussière et de beige, au final, Battambang, c’est rempli de couleur et de vie.
Et la pizza vous vous demandez? Elle est parfaite! Cuite au four à bois, elle est délicieuse! Et que dire du resto : c’est un petit oasis de verdure remplit de plantes, de douces lumières et de béton, comme ils savent si bien faire en Asie!

Luxe? Relatif
De retour à l’hôtel, on se couche dans notre chambre de luxe. Luxe… Au fil des mois en Asie, on se rend compte que ce terme ainsi que les photos lors des descriptifs sur Agoda: MEANS absolutely NOTHING!!! Mais, le luxe d’avoir une chambre propre et un lit confortable, c’est un gros luxe en soi. Donc, fatigués du voyagement, on s’assoupit dans notre chambre aux murs en béton de couleur vert hôpital et papier peint brun et noir, jusqu’à ce qu’on entende gratter.
Ricki : Clément? Il y a un chien dans le corridor?
Clément : Non, Non. C’est dans les murs.
Ricki : Mais, les murs sont en béton!
(Je commence à imaginer la grosseur des rats et de leurs griffes si on entend gratter à travers les murs de béton. Malheureusement, on aura droit à ce concert de grattage chaque nuit, pendant notre séjour de 4 jours. Par chance, ils ne se sont pas rendus jusque dans notre chambre. Vous auriez dû voir la face de la jeune femme à la réception lorsque je lui ai dit ça au moment de notre départ, ça valait mille piastres! La pauvre se demandait comment elle allait faire sortir ses locataires non-désirés)

Cirque Phare, Prise 2
Il y a un autre cirque dans la ville mais celui-ci met en vedette des jeunes qui sont en processus d’apprentissage des arts du cirque. Encourager des jeunes? Le choix est simple : c’est un gros oui! À notre surprise, notre visite du campus nous permet d’en apprendre un peu plus sur le premier cirque que nous avons vu à Siem Reap. En fait, l’organisme qui chapeaute les deux cirques s’appelle Phare Ponleu Selpak (PPSA) ou “La Lumière des Arts”. Le tout a débuté en 1980, dans un camp de réfugiés à la frontière thaïlandaise, après que le régime des Khmer Rouges ait dévasté le Cambodge. Une humanitaire française a commencé à développer une forme d’art-thérapie pour les enfants réfugiés, avec des cours de dessin et de peinture, afin de leur permettre d’entamer un processus de guérison. Après la fermeture du camp des années plus tard, la femme ainsi que quelques-uns de ses élèves ont décidé de fonder une école de dessin dans leur ville natale, Battambang, pour aider les jeunes marginalisés de la région à leur tour. Depuis, l’organisme s’est progressivement transformé et aujourd’hui ils offrent multiples services sur leur campus à Battambang, ainsi qu’à leur autre succursale à Siem Reap. Franchement, cette cause m’a vraiment marqué et j’ai trouvé ça tellement inspirant comme démarche. Preuve que l’art guérit plus que l’on ne croit…
Visites à Battambang
Quoi dire du reste de notre temps à Battambang? On décide de ne pas faire le circuit de visites typiques. Pourquoi? Parce qu’en région, il y a encore beaucoup d’exploitation d’enfants et de gens donc, on décide de ne tout simplement pas encourager. Mais aussi, parce qu’on ne veut pas exposer Poupette à des lieux de massacre.
On passe plutôt notre temps à faire des balades en scooter dont, la plus épique à vie : celle de passer en roulant, à trois, sur un pont suspendu pour piétons. Comme la route ne débouchait pas de l’autre côté, il a fallu répéter ce bijou de bonne idée une deuxième fois! La vidéo officielle que j’avais posté sur Instagram joue avec un fond de la trame d’Indiana Jones. En réalité : on m’entend gueuler à Clément de rouler moins vite. Très glamour, n’est-ce pas?

On fait également la visite de Wat Banan. Pour s’y rendre : c’est simple, on monte les 358 marches sous un magnifique soleil ardent à 36 degrés. Essoufflés (je tiens à souligner que nous n’étions pas les seuls à bout de souffle rendu en haut) le temple est…. En ruine. Par contre, nous tombons par hasard, sur un couple cambodgien, plus âgé, qui vivent à Montréal. Le monde, est vraiment petit.
Lors de notre dernier soir, après un magnifique coucher de soleil donnant sur des rizières, on souligne notre départ en mangeant… wait for it… une pizza !!! Elle aussi cuite dans un four à bois est délicieuse. On ne peut pas vous faire le topo sur la qualité de la bouffe Cambodgienne à Battambang mais, la pizza, ils savent faire. (Je tiens également à souligner que j’ai pu boire mon premier verre de vin en 3 mois. C’était SUBLIME!)
De retour à Siem Reap.
Le soir de notre retour, on apprend que l’organisme PHARE a organisé une parade de marionnettes géantes, longeant la rivière Siem Reap, le soir même. Bref, un gros évènement pour les enfants les enfants de la ville. C’est donc debout sur le trottoir de la rue qui longe la rivière, que nous sommes aux premières loges pour voir les marionnettes hautes de plusieurs mètres défiler. Mais, selon moi, le plus beau, c’est de voir les enfants parader et animer leurs créations géantes. Ils sont fiers et heureux devant la ville entière, c’est tout simplement magique.
Comme nous avons pas mal fait toutes les visites possibles du coin, nos journées sont plutôt relaxes. Alors que l’on tente de faire plus de sorties, on se rend compte que la chaleur en pleine journée nous limite et nous affecte, surtout Poupette, qui recommence à faire des siestes, à la mi-journée. Donc, on prend ça cool. Dès la chaleur tombée, on sort se faire des restos dans le secteur de Pub Street et on boit des verres tranquilles.
Décision YOLO
Pour notre dernière nuit au Cambodge, nous devons changer d’hébergement. Lors de notre arrivée à notre homestay, on nous installe dans leur aire commune, devant la piscine, en attendant que notre chambre soit prête. Assise devant Clément, j’aperçois une affiche : Hot Air Balloon.
Je lance à Clément : - Hey! On pourrait faire un tour de Montgolfière?
Clément, pas sûr : - Ouais…
Ricki : - Je regarde les prix. Hey! C’est tout de même abordable. Et, ils en font au coucher de soleil. On les contacte pour aujourd’hui?
Clément : - Aujourd’hui?
Ricki : - Eh bien, on prend l’avion demain midi…

10 minutes plus tard… Notre vol en Montgolfière au coucher de soleil est réservé.

Vers 16:30 on embarque dans la van. Nous sommes un groupe de 8 au total dont un couple de Français voyageant avec leur petite-fille de 11 ans. Tout au long du chemin, nous discutons tous ensemble et on ne voit pas le temps passer, jusqu’à ce qu’on arrive au site. En sortant de la van, ça fourmille d’hommes qui se dépêchent à la préparation des ballons et nacelles avant que le soleil se couche, car on ne peut pas voler à la noirceur. Nous sommes une trentaine de touristes, debout, dans les champs accompagnés d’une dizaine d’enfants locaux et de chiens errants à regarder le spectacle. Après quelques minutes on se fait répartir et diriger vers notre montgolfière attitrée. De là, on regarde le ballon gonfler et devenir géant, jusqu’à ce que la flamme y brûle un trou. Oui, Oui! Il y a un trou dans notre Montgolfière. Clément et moi on se regarde. En fait les 8 qui vont partager le ballon se regarde tous en se disant : ils vont changer le ballon? Et bien non. Let’s go dans la nacelle! (une petite photo du trou pour les assurances-vie haha) Clément suit sans problème. Mais moi? C’est à ce moment-là que mon anxiété monte.

On se dépêche à rentrer dans la nacelle, parce que la Montgolfière ne fait que vouloir s’envoler et elle n'est retenue que par une poignée d’hommes. Une fois à bord, nous sommes avec 2 Américains ultra sympathiques, dont un qui a vraiment peur des hauteurs. Le pauvre. Il se retrouve à côté de la petite porte de la nacelle. Je lui propose de changer de place avec lui, afin qu’il se sente plus rassuré. Quelle idée! Une fois à côté, je me rends compte que le loquet de la porte, seule sécurité de notre gros panier en osier, accroché à un ballon avec un trou dedans, se trouve attaché avec un petit bout de corde. Génial!

J’arrive tout de même à faire fi, alors que l’on monte doucement en altitude. La vue est magnifique. C’est si surréel comme moment qu’il ne semble pas être vrai. Nous avons une vue, avec la douce lumière du soleil qui se couche tranquillement, sur des maisons dans les champs, sur des palmiers au loin et même un petit Wat que l’on peut apercevoir à distance. Malheureusement, Poupette, qui ne peut pas être dans nos bras, question de sécurité, doit observer le tout d’un trou d’observation, à même la nacelle. Désolés mon cœur. On sait que c’est plus un moment pour tes parents.

Sourires imprimés, on regarde partout en tentant du mieux que l’on peut de tout enregistrer de ce moment magique et éphémère, parce que le vol, ne dure qu’à peine 45 minutes. Alors que l’on approche au point d’atterrissage, le pilote nous donne 2 gros sacs de bonbons afin que l’on en lance aux enfants dans les champs. Quoi? Quels enfants dans les champs? On se penche par-dessus bord pour se rendre compte, qu’il y a un attroupement d’enfants qui attendent, fidèles au poste, leurs bonbons. Il y en a même qui courent en suivant le candy drop, en mission. L’atterrissage se fait tout en douceur dans un champ en même temps que le soleil se couche. Et c’est ainsi, émerveillés par notre expérience qui semble tout droit sorti d’un rêve, que se conclue notre voyage au Cambodge. Waouh c’était cool!
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